La logistique, qui a évolué bien au-delà du simple déplacement de marchandises, est aujourd’hui marquée par une présence croissante des flux informatiques. Dans ce contexte, la Convention FAL 46 de l’OMI oblige tous les États signataires à mettre en place un guichet unique portuaire pour la gestion des escales et des documents informatiques, ce qui nécessite une transition vers la digitalisation dans les ports du monde entier. La nécessité de cette digitalisation requise par l’OMI, mais également par l’OMD et la CNUCED joue un rôle crucial dans la compétitivité des pays et est un levier majeur dans le classement du LPI – Logistic Performance Index – délivré par la Banque Mondiale.
La digitalisation portuaire et aéroportuaire doit être adaptée aux spécificités de chaque pays, notamment en Afrique, où les 54 États présentent des particularités. Les différences dans les types de marchandises et les exigences de transfert imposées par les autorités nationales compliquent la tâche. La mise en place de la digitalisation s’avère être un défi complexe.
Cependant, il est essentiel de reconnaître que, même si la technologie informatique joue un rôle majeur dans ce processus, l’élément humain est au cœur de sa réussite. Tout d’abord, cela implique de rassembler l’ensemble des acteurs du commerce international autour de ce projet, en obtenant un engagement de la part des autorités politiques. Deuxièmement, la digitalisation doit s’accompagner d’une stratégie en matière de ressources humaines.
C’est ce que confirme Hervé Cornède, Président de SOGET
« Mettre en œuvre un guichet unique n’est pas seulement un projet informatique d’optimisation des process métier. Il s’agit plutôt de la gestion d’un projet de changement. Par l’intermédiaire de SOGET Academy, nous transférons notre savoir-faire et nos compétences à des responsables locaux. Ils prennent la direction de la structure pour la faire évoluer et la gérer. Ensuite, nous n’intervenons que sur des opérations de maintenance des outils digitaux. »
Avec l’entrée en vigueur de la Convention FAL 46 de l’OMI le 1er janvier 2024, tous les ports du monde entrent dans une nouvelle ère. Cependant, selon une récente étude1, près de 30 % des 200 premiers ports internationaux n’ont pas encore initié de démarche pour se conformer à cette convention de l’OMI. Il est important de souligner que la digitalisation d’un port est non seulement une question de conformité, mais aussi une source d’assurance pour les investisseurs souhaitant participer à l’avenir du commerce international.
De plus, avec la mise en place de la Zlecaf (Zone de libre-échange continentale africaine), la digitalisation constitue un élément essentiel pour sa réalisation.
Et Armand Hounto, expert en affaires maritimes et portuaires ; conseiller éditorial Afrique de Ports et Corridors, et intervenant à l’Assemblé Général de l’AGPAOC souligne l’importance de cette démarche :
« Plusieurs enjeux et défis doivent nécessairement être intégrés dans le cadre d’une digitalisation réussie. En effet, la digitalisation des ports africains est essentielle pour améliorer leur efficacité opérationnelle, renforcer leur compétitivité, faciliter le commerce régional et international, garantir la transparence et stimuler le développement économique. »
Ce livre blanc recueille le témoignage de sept experts, qui partagent leur vision et leurs expériences.