Le Club des Ports du Crans Montana Forum a réuni plusieurs personnalités du monde des transports. Des intervenants qui ont traité de l’état de l’industrie de la logistique portuaire en Afrique.
Jan Hoffmann, directeur de la division logistique de la Cnuced, a présenté l’état du monde maritime. La publication de l’ouvrage de référence de la Cnuced, la Revue Maritime et Transport, brosse un tableau complet de l’état de l’industrie maritime. Jan Hoffmann est revenu sur les différentes crises que connaît ce secteur. « Avec le blocage du canal de Suez par l’Ever Given, la pandémie du Covid, la guerre en Ukraine, la crise en mer Rouge et le manque d’eau du canal de Panama, le transport maritime connaît de nombreux goulets d’étranglement depuis quatre ans. »
Pour l’expert de la Cnuced, la crise en mer Rouge et la réduction du nombre de passage du canal de Suez ont des impacts. Cependant, il rappelle que ces deux crises n’ont pas des impacts sur les mêmes filières. Ainsi, les attaques des Houthis en mer Rouge visent surtout le monde de la conteneurisation. La réduction du nombre de passage par le canal de Panama a eu des effets sur les vracs.
Ensuite, Julien Prével, directeur général adjoint de la Soget, est revenu sur la digitalisation dans le monde portuaire. Il a rappelé que le monde portuaire ancre une grande partie de la réflexion de son développement sur l’infrastructure. Cependant, « la digitalisation reste un élément important de cette démarche ».
Ainsi, il rappelle que trois enjeux sont primordiaux. Le premier concerne la performance portuaire. Elle permet l’efficacité et la fluidité des flux. Le deuxième vise à créer un outil de lutte contre la corruption. Le troisième enjeu est le renforcement de capacité et de formation chez les jeunes. Et pour aller dans ce sens, la Soget a créé Soget Academy pour former les jeunes. Elle noue aussi des partenariats avec les écoles pour favoriser la formation et attirer des jeunes vers cette filière.
Dans la même veine, Ernest Mpocko, conseiller auprès de la direction de l’Autorité portuaire nationale du Cameroun, a dressé un bilan de la mise en place de la digitalisation. Et cette évolution a apporté des améliorations. Mise en place par la volonté du gouvernement, la digitalisation permet de réduire le temps de passage portuaire des marchandises de 60 jours à 5 à 10 jours au port de Douala. « Nous sommes passés de 5 Mt en 1999 à plus de 13 Mt aujourd’hui », continue Ernest Mpocko.
Cette première étape franchie, il appelle à aller encore plus loin pour que tous les opérateurs portuaires bénéficient des gains de performance. De plus, la numérisation des procédures évite les contacts, souvent source de corruption. Alors, « nous appelons à une digitalisation plus poussée. C’est un gain énorme. »